Un séjour dans le Mézenc, Terre d’Accueil (4)

Manifestation au Mezenc

Dimanche matin, lever à 9 heures pour se diriger sur le lieu de départ de la marche sur le Mont Mézenc à 10h. 
Autant dire que pour être à l’heure, il a fallu feinter. Didier est monté dans sa voiture avec les gars qui étaient à l’heure et est parti. Du coup, l’ensemble des gars sont montés dans les autres voitures. 
Trois quarts d’heure de marche avant d’arriver à la Croix de Peccata et se lancer dans la montée du Mézenc.

Marche d'approche
Marche d'approche

Fayçal a commencé la montée. A la moitié, il a décidé de redescendre devant la difficulté. Redescendant, il a croisé des ‘mémés’ avec des béquilles qui s’attaquaient à cette montagne pour soutenir les migrants. Il s’est dit : « Je ne peux pas renoncer alors que ces dames âgées gravissent la montagne. » Il est allé jusqu’au sommet. Une belle victoire !

Sur le Mezenc
Sur le Mezenc

BIENVENUE aux REFUGIES en région AUVERGNE-RHÔNE-ALPES, Voilà ce que nous voulions dire en gravissant cette montagne. Christine CHEVALIER de RESF l’a rappelé en proclamant les quelques lignes écrites sur le flyer de l’évènement :
Parce qu'il n'y a qu'une seule humanité, 
Parce que nous sommes tous migrants
parce que nous n'en pouvons plus de ce climat dangereux de haine,
nous sommes montés au sommet du Mézenc ce dimanche 11 Juillet 2021 déclarer notre solidarité envers les personnes exilées et demander un accueil humain et fraternel.
Gravir cette montagne, c’est difficile ! Mais c’est aussi le symbole de notre volonté d’élever le débat et de faire grandir l’humanité tant maltraitée par des discours haineux. 

Et pour symboliser cela, Christine a invité les gens à se donner la main et construire une chaîne de la solidarité.


Après l’effort, le réconfort : repas partagé de retour à Chanteloube !
Une fois le repas fini, les voiture se sont à nouveau remplies pour rejoindre les lieux de vie de chacun… Une chose est certaine, c’est que personne n’est rentré chez lui comme avant. Chacun de nous a en lui la certitude qu’il n’est pas seul et qu’il peut compter sur d’autres et à son tour apporter son soutien à d’autres.


Il restait encore du monde sur Chanteloube. Mais il fallait ramener Kalékristose sur Yssingeaux. Lui aussi a été heureux de ce temps passé avec d’autres. Il est un peu seul dans son grand appartement. Il attend sa femme et ses deux enfants qui sont en Norvège. Mais la Norvège ne fait pas partie de l’Union Européenne, alors il faut encore du temps pour que le rapprochement familial se fasse.

Le lundi matin, l’équipe restée pour faire le nettoyage reprend la route pour Saint Beauzire !

En conclusion : en quoi ce séjour répond aux objectifs de la LOCO ?

Créer du lien social et lutter contre l’isolement des réfugiés en offrant des lieux de socialisation et des espaces d’action et d’engagement.
Ce séjour dans le Mézenc a permis aux bénévoles et aux demandeurs d’Asile de passer de bons moments ensemble qui ont participé à rompre l’isolement des demandeurs d’asile en faisant connaissance entre eux, avec les anciens demandeurs d’Asile aujourd’hui bénévoles à la LOCO et des habitants du territoire.

Impliquer les réfugiés dans la vie locale
La vie locale ne se réduit pas à Saint Beauzire ou au Brivadois. L’évènement ‘MEZENC, Terre d’Accueil’ a été initié par Réseau Education Sans Frontière de la Haute Loire. C’est bien la vie locale ! De plus, participer à cet évènement c’est leur donner l’occasion de rencontrer des personnes qui œuvrent au quotidien pour l’accueil des réfugiés. C’est faire connaître leur histoire. Et de cet échange est né le sentiment d’être porté par beaucoup.


Favoriser les échanges entre différents publics et tranches d’âge, sont autant d’éléments constitutifs d’un meilleur vivre ensemble. 
En proposant des témoignages par des réfugiés lors de cet évènement, les membres de la LOCO ont soutenu les échanges. Le public était composé de publics différents : des personnes âgées, mais également des personnes plus jeunes et des familles. Les témoignages des réfugiés viennent conforter les bénévoles qui œuvrent pour l’accueil, comme leur présence portent les demandeurs d’Asile qui du coup ne se sentent plus seuls. 
« Je suis très content, surtout de voir tous les bénévoles qui s’occupent de nous pour des sorties, découvrir. Avant je me sentais comme si j’étais abandonné. Maintenant je vois que c’est le contraire. Vous vous occupez de nous, de nos problèmes. On était des gens désespérés. Vous prenez soin de nous. » Yaffa

Redescendus du Mezenc
Redescendus du Mezenc

Le séjour à Chanteloube autour de cet évènement, a également été l’occasion pour les réfugiés qui vivent sur le territoire de rencontrer les nouveaux demandeurs d’Asile arrivés sur la structure du CADA. Fatah, un jeune réfugié afghan de Brioude participe déjà à cet échange. Il vient régulièrement sur le CADA à la rencontre des DA en leur proposant de jouer au volet avec eux et en passant du temps avec eux. C’est important pour lui de donner de son temps. Il était présent depuis samedi après-midi à ce séjour et est venu avec des jeunes présents sur le CADA depuis plusieurs mois, qui n’étaient pas connus des autres bénévoles. Cette rencontre a soutenu la volonté des réfugiés de participer à l’accueil des nouveaux. « Aujourd’hui, c’était une belle rencontre. Une fois que j’ai quitté le centre de saint Beauzire, j’étais dans le travail. Le travail prend du temps. Je suis content de prendre du temps avec la Loco parce que cela peut aider d’autres. J’ai dit que c’était grâce aux bénévoles. C’est vous qui nous avait appris la solidarité. On essaye de partager. » Mojtaba

Samedi 17 juillet 2021

Les plus récents