Sur le Brivadois, il y a deux structures Léo Lagrange, l’accueil de Loisirs de Brioude et le Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile et une association affiliée à Léo Lagrange, la LOCO.
Des liens les unissent depuis des années :
Des résidents du CADA sont formés par l’Union Régionale Sportive Léo Lagrange comme Initiateurs Sportifs. Soutenus par des bénévoles de la LOCO, ils vont régulièrement initier les enfants de l’Accueil de Loisirs à des sports comme le Kinball, la Pétéca, la Pétanque…
Dans le cadre du Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement à la parentalité, l’Accueil de Loisirs a initié des temps parents/enfants autour de la réalisation de recettes. Cette équipe s’élargit quelques fois avec des résidents du CADA, des bénévoles de la LOCO.
Grâce au fond de Dotation Léo soutenant les initiatives qui émanent des associations affiliées, les responsables de la LOCO ont présenté un projet qui se réalise dans le pays du Mézenc, ce week-end du 13 au 15 octobre 2023.
Concrètement, se retrouvent pour un séjour au vert dans la Mézenc :
Trente personnes se retrouvent ensemble pour ce week-end au Sommet à Fay-sur-Lignon.
Vendredi soir, la soirée a commencé par un partage de ce que chacun avait préparé pour le repas… bolanis, poulet cuit au four, tomates, pizzas maison, gâteaux… ensuite, jeux de société avec la découverte du ‘Nain Jaune’, du ‘Président’…
Avant le coucher, Didier a remis à chacun des participants une pièce de tissu afin que chacun, au cours du week-end, dessine ou écrive dessus ses impressions …
Le lendemain matin, Sami avoue que le réveil matinal, 8h 30, a été difficile. Pour cause, au CADA, il se réveille plutôt vers 11h ou midi. En plus, Agnès et Sabrina ont mis l’alarme en route pour être surs que les gars se lèvent.
L’aîné de Sabrina, Lucas, est allé courir pour se mettre en forme.
Vers 10h, les petits-déjeuners ayant été pris sur les deux gîtes, les personnes prêtes pour la confection du repas ont pris la direction du gîte des ‘Chênes’, alors que les enfants et les initiateurs Sportifs prenaient la direction de l’autre gîte où Lucas prenait en main les divers jeux sportifs, histoire d’occuper les enfants et permettre aux parents d’en être libéré pour un temps. Ce sont des vacances !
Dans la matinée, Marie et Roland sont venus rejoindre le groupe. Des obligations les avaient retenus.
Au menu du repas de midi : Kabuli Palaw préparé par Tooba, Agnès, Mireille, Marie, Roland, Sabrina… La recette était celle de Tooba, la maman de la famille afghane.
Françoise, une bénévole de la LOCO en vacances dans le Mézenc et Frédéric Lavachery étaient venus partager le repas. Françoise est adhérente à la LOCO et bénévole. Elle vend sur Clermont des sacs fabriqués par un des bénévoles et fait donc connaitre la loco. Frédéric habite la commune de Chaudeyrolles et a prévu d’accompagner le groupe dans les narces l’après-midi. Il avait pris contact avec la LOCO, il y a quelques mois et avait proposé de prendre le temps de présenter les narces de Chaudeyrolles, ancien cratère… Lui qui est le fils d’Haroun Tazieff, volcanologue.
Après les narces, certains qui étaient déjà venus dans la région ont souhaité aller voir et faire connaître la cascade.
Pendant ce temps, Mojtaba et Didier conduisaient deux voitures sur les Estables afin de faire quelques achats et au passage admirer les paysages.
Une fois de retour au gîte des ‘chênes’, Agnès et Sabrina ont préparé le repas du soir : spaghettis à la bolognaise.
Après le repas, direction l’autre gîte pour un temps de partage.
Deux groupes composés de familles, hommes isolés et bénévoles. Des partages fructueux au cours desquels
- certains des hommes isolés partagent qu’ils sont mariés et ont des enfants. Leur plus grand désir, c’est que leurs femmes et enfants les rejoignent pour que les enfants puissent aller à l’école et puissent apprendre.
- Les jeunes hommes disent qu’en vivant en France ils découvrent que les femmes sont libres. Ils souhaitent que leurs femmes puissent partager cette liberté une fois qu’elles les auront rejoints.
- L’un d’entre eux explique que sa première surprise a été de découvrir justement, lors de son premier accueil, qu’il parlait à des femmes pour remplir ses papiers de demande d’asile. « En Afghanistan, je ne parlais qu’avec trois femmes : ma mère, ma sœur et ma femme… ». Surprise des bénévoles qui partageaient cela avec eux.
- Une des bénévoles leur partage que pour elle il n’a jamais été question de ne pas travailler même si son mari gagnait sa vie. Le travail lui a permis de garder sa liberté. Mais cette liberté, elle s’est gagnée par des luttes.
- Relation homme-femme dans le mariage : dans certains pays l’homme serait supérieur à la femme et cette dernière lui est soumise. Même par rapport à la violence familiale.
- Comparaison faite entre culture et religion… La culture a pris l’ascendance sur l’Islam qui historiquement ne considère pas la femme comme inférieure.
- Une réfugiée pense qu’en France nous confondons Islam et Islamisme.
Ces partages sont importants … « Tu sais, chez nous, on ne discute jamais comme ça et encore moins entre hommes et femmes ». Un jeune afghan
« La pensée est le sel de l’intelligence, elle est au sommet des attributs de l’humanité. C’est elle qui inscrit l’analyse, organise notre prise de décision et c’est elle encore qui nous éclaire sur les conséquences de nos actes.
Ce week-end au Mézenc m’a une fois de plus démontré que lorsque la pensée peut être débattue et partagée elle génère force et soif de communauté ». Roland
Dimanche matin, pour ce dernier jour, tout le monde a respecté la consigne du lever. Après le petit déjeuner, le départ pour l’ascension du Mont Mézenc prévu pour 10h a eu lieu à 10h30. C’est correct !
Un problème : le froid. Il faut dire que le temps n’a pas été très sympa. Avec la vague de chaleur que nous avons eu depuis des mois, il a fallu que les températures chutent violemment justement ce week-end. Recherche de bonnets, de foulards, de vestes…
Deux des enfants qui avaient insisté pour venir ont demandé à repartir au gîte tellement ils avaient froid. Du coup, Didier n’a pas pu faire la montée de la montagne pour rapatrier les enfants.
En arrivant au gîte, Mouna et Mojtaba s’activaient en cuisine afin de cuisiner le plat soudanais qui clôturera le week-end. Tooba et Agnès ont aidé à la pluche des légumes. Didier et Ahmad ont mis en place la salle pour le repas.
Mouna a eu la visite de la propriétaire du gîte alors que tout le monde avait déserté les lieux. Attirée par l’odeur des plats en cuisine, Mouna lui a proposé de venir partager le repas avec tous.
Les courageux du jour, ceux qui ont gravi la montagne sont de retour alors que les plats mijotent encore et que Mouna fait des crêpes qui accompagneront les légumes et la viande. Quelques parties de cartes avant que le repas soit totalement prêt.
A 13h30, tout le monde est à table et apprécie le met.
Avant de se quitter, Didier a récupéré les morceaux de tissu… Vous pourrez admirer l’œuvre collective une fois toutes ces pages cousues entre elles… (voir pdf joint)
Les objectifs ont-ils été réalisés ?
Les échanges entre ces familles pourraient se poursuivre au sein de ces départs avec :
Des repas partagés : Pour chacun des repas, une des familles proposera un repas tiré des spécialités de son pays d’origine. Les préparatifs se feront à plusieurs.
Chacune des familles a cuisiné des plats de leur pays pour l’ensemble des convives. Et tous se sont régalés.
Durant ces préparatifs et lors d’autres temps, les gars du CADA proposeront aux enfants des initiations et des jeux sportifs.
Sous la houlette de Lucas, les initiateurs sportifs ont pris en charge les enfants des familles durant des séances de jeux sportifs et lors des promenades.
L’après-midi des sorties découvertes seront proposées.
Samedi midi, Frédéric Lavachery, qui habite Chaudeyrolles, est venu prendre le repas avec le groupe. L’après-midi, il l’a guidé dans les narces de Chaudeyrolles situées dans le Massif du Mézenc, s’étalant en contrebas du petit village typique de Chaudeyrolles, les Narces du même nom offrent un paysage d’exception. Un petit coin d’Irlande diraient certains ! Des tourbières de pente s’étalant au pied de promontoires rocheux aux petits ruisselets serpentant dans les landes à genêt et à Callune, le décor est en effet posé pour rappeler cette contrée éloignée. Volcanisme, milieux naturels, faune flore, activités traditionnelles d’exploitation de tourbe sont présentées tout au long d’un magnifique sentier.
En soirée, des temps de partage pourraient réunir l’ensemble les bénéficiaires et/ou des temps festifs à partir de musiques, jeux…
Le premier soir, les jeux de société étaient rois… Le second soir, un temps d’échange a permis aux uns et autres de s’écouter et de partager sur leurs découvertes.
Passer plusieurs jours ensemble soutient une meilleure connaissance des uns des autres et fait naître une complicité, toutes deux, énergie pour faire avancer la LOCO.