Solidarités: la Loco avec Barka pour la Pologne

Depuis plusieurs décennies, le Comité Brivadois de Soutien aux Opprimés est partenaire de la fondation polonaise Barka. Il récolte des vêtements dans le Brivadois et envoie chaque année le chargement en Pologne via un poids lourds de 38 tonnes. L'association polonaise utilise la fripe comme outil de réinsertion sociale pour des chômeurs de longue durée.

Et depuis sa création, La Loco soutient le CBSO et Barka en participant (voir ici ou ), entre autres, à l'opération de chargement  du semi-remorque de plus de 100 m3 de vêtements, chaussures, vaisselles, jouets et fournitures paramédicales à destination de la Pologne. Michel Perrin, président du CBSO, lors du Marché solidaire de Brioude le week-end dernier, nous avait fait part de la venue du semi-remorque ce mercredi et qu'il serait bien que la Loco viennent avec une douzaine de résidents prêter main forte.

Mercredi, avec le froid et la grisaille ambiants, il a été difficile de mobiliser la douzaine espérée. Mais en début d'après-midi, nous avions quand même 8 candidats au départ (à vrai dire 9, mais vu le nombre de places dans le mini-bus limité à 8, nous avons dû faire le choix de laisser le dernier arrivé. Toutes nos excuses K!)

L'arrivée du semi-remorque était prévue entre 14 et 15 heures. Nous avons donc cru bon d'arriver à 14h30. Mais quand nous sommes arrivés au local-entrepôt du CBSO (au cœur d'un ancien abattoir datant de la fin du 19ème siècle et de très belle architecture), Michel avait un message sur son portable: "Witam wyjezdzamy z rozladunku bedziemy 15.30. Do zobaczenia" (1). Bien que ne parlant pas couramment le polonais, il en avait déduit que le camion arriverait à 15h30.

Ce qui fut le cas, le semi-remorque polonais était là à l'heure dite. Après quelques manœuvres laborieuses le camion était en place et nous étions prêts à charger. 

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Barka
Pour rentrer un 38 tonnes en marche arrière dans la cour de l'abattoir, il faut un certain doigté

Rien de tel que le travail collectif. On travaille dans la bonne humeur et quand on est suffisamment nombreux (ce qui était le cas), une tâche qui peut paraître colossale (charger 100 m3 de sacs en plastique et de boîtes en carton, ce n'est pas rien!) devient une broutille. On se sent capable de construire une pyramide ou la muraille de Chine (enfin presque!)
Une fois la chaîne humaine constituée, les cartons et les sacs circulent allègrement de bras en bras, de l'entrepôt du CBSO à la remorque du camion polonais. 

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Barka
La chaîne humaine, on a rien inventé de mieux depuis la roue...

À l'intérieur de la remorque, c'est une autre paire de manches: ranger les sacs et les caisses le plus rationnellement possible pour perdre le moins possible de place relève du grand art. Et, en la matière, Jean-Louis est spécialiste, c'est lui qui s'en charge tous les ans. Il faut alterner les caisses en cartons, plutôt rigides et parallélépipédiques et les sacs en plastiques, plutôt mous et patatoïdiques. C'est pourquoi, nous qui sommes dans la chaîne humaine à l'extérieur, entendons de temps à autres du fond de la remorque crier alternativement "cartons!" ou bien "sacs!" et que la tête de la chaîne envoie soit des sacs, soit des cartons. Sur les boîtes en cartons, on voit écrit "zabawki", "obuwie", "ubranie" ou "stołowe" (2). On est parfois surpris par le poids du colis qui nous tombe dans les bras. Il ne faut pas rêvasser, ce qui m'est arrivé à plusieurs reprises, je l'avoue, car si on manque un paquet, on brise la régularité de la chaîne et on fait figure de "chaînon manquant" ou de "maillon faible", ce qui n'est guère glorieux.

Au bout de quelques heures la remorque est presque pleine, il ne reste plus qu'à finir le remplissage avec les jouets et le paramédical. Rien de plus difficile à manipuler que les béquilles. Le mieux est de les grouper en bouquet. Bouquet de béquilles, image surréaliste et sinistre qui nous ramène à la réalité d'un monde terrible.

Witamy ponownie w Polsce!

Barka
La fin du chargement avec les jouets et les béquilles

(1) Les curieux iront voir la traduction ici
(2) et

 

Jeudi 14 novembre 2024

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