Le jeudi 14 novembre à 14h30, l'ADMR du Pays d'Allagnon et La Loco invitaient à la rencontre mensuelle "Lutter contre l'isolement".
Cette animation collective veut soutenir la rencontre entre les personnes isolées du territoire, que ce soit en raison de la vieillesse ou du handicap, ou parce qu’ils se trouvent « isolés » à Saint-Beauzire au sein de la structure d’Accueil des Demandeurs d’Asile.
Justement, ce jour-là, le temps de partage de la parole s’est fait autour de l’isolement des personnes présentes. Le partage a été lancé par Didier en présentant le témoignage de Mylène, présente les fois précédentes. « En quoi suis-je isolée ? Il y a quelques années, ma maladie a provoqué mon arrêt de travail. Une rupture avec le monde du travail. Du coup, moins de relations sociales accentuées par la perte de mobilité. »
À partir de ce témoignage, les personnes présentes ont poursuivi en présentant les raisons de leur propre isolement.
Les raisons de l’isolement
« Pour moi, cela a été la perte de ma maman. En raison de sa maladie, la maison était toujours ouverte aux divers services qui venaient la soigner … »
« Mon mari, c’est la maladie qui l’a isolé. Il a fait 2 AVC. Il ne sort plus de la maison. Il est totalement isolé. De temps en temps je l’emmène faire des courses. »
« En raison de la guerre au Pays, j’ai tout quitté. Et pendant des mois, je n’ai plus eu de contact avec ma famille. Cela a été très difficile de renouer le contact avec eux. »
« Moi aussi, j’ai tout quitté… Mon Pays, ma famille parce que j’étais en danger. Mes parents m’ont incité à quitter le Pays. Je suis arrivé ici. Sans aucun contact avec les miens. J’ai acheté un portable et petit à petit j’ai pu reprendre contact avec les miens. »
« J’ai quitté l’Auvergne à l’âge de 17 ans. J’ai pris le train pour Paris. À l’époque, je téléphonais à un voisin de mes parents pour lui donner de mes nouvelles et c’est lui qui allait chez mes parents pour les leur répéter. J’étais comme vous. Je débarquais à Paris. Au milieu de millions de personnes et j’étais seul. »
« Moi, j’ai eu un accident de voiture et en plus, j’ai une maladie évolutive »
« J’ai ressenti l’isolement à deux reprises. Lorsque j’ai pris mon premier poste. Il m’a fallu du temps pour faire connaissance avec mes collègues. Quand je suis arrivé à l’âge de la retraite, je craignais le vide. Je m’occupais en participant à des tas de choses. J’avais beaucoup de contacts. Et puis, j’ai eu à m’occuper de mon mari… J’ai fait un burn-out. Mon mari était trop dépendant de moi. Il est parti de la maison et je me retrouve seule… »
« Le jour où mon père est décédé… Je me suis retrouvé abandonné de tous au Pays. J’ai tout quitté… »
« Depuis le décès de mon mari, c’est très difficile ! Surtout le soir. Se retrouver seule. »
« Moi, j’ai besoin parfois de m’isoler pour souffler… Mais ce n’est pas un isolement social. C’est plus un temps de ressourcement. »
Comment chacun rompt cet isolement ?
Plusieurs de personnes disent avoir pu rompre cet isolement en rejoignant la vie associative :
« J’ai rejoint l’ADMR, et depuis j’ai pris des responsabilités qui me permettent de rompre l’isolement. »
« Pour rompre l’isolement de mon mari malade, je l’emmène avec moi parfois faire des courses. »
« Les activités proposées par la LOCO, me permettent de rompre cet isolement. »
« Depuis que je me suis acheté un portable, je reprends contact avec les miens au Pays. »
« Moi, je me suis engagée à La LOCO pour rejoindre les personnes du CADA et leur proposer des activités. Cela m’apporte beaucoup d’être avec eux. Pour rompre la solitude, c’est bien d’avoir des amis comme eux ! »
« Je suis contente de participer à ce moment d’animation avec vous. »
« Je suis contente, dimanche nous avons passé une bonne journée lorsque qu’avec La LOCO, nous avons participé au marché solidaire à Brioude. »
Cette étape de formulation des raisons d’isolement semble donner une assise à ce projet de rompre l’isolement.
Après ce partage, la convivialité se poursuit autour d’un café !
Ensuite nous avons bu le café. Une autre personne est venue rejoindre le groupe en soulignant son soulagement de pouvoir sortir de son quotidien en rejoignant ce groupe.
Et le temps de rencontre s’est poursuivi autour d’un jeu où deux équipes se confrontaient pour découvrir des Pays du monde à partir de quelques indices.
La poursuite de ces temps !
Chacune des personnes présentes :
- a souhaité que ces rencontres se poursuivent de façon régulière, le troisième jeudi du mois. La prochaine aura lieu le jeudi 19 décembre.
-